Publié le 24 Juin 2025
Le nombre de propriétaires mécontents des délais de paiement des aides à la rénovation énergétique ne cesse de s’allonger depuis janvier 2025. Et pour cause : depuis cette date, les délais de traitement des dossiers d’octroi des aides financières deviennent de plus en plus longs. Si l'Agence nationale de l'habitat (Anah) reconnaît ces retards, elle en présente cependant les principaux motifs.
L'allongement des délais résulte paradoxalement du succès du dispositif. Depuis 2020, 2,5 millions de logements ont bénéficié de ces aides publiques pour leur rénovation énergétique. Cette forte demande, particulièrement marquée pour les rénovations d'ampleur, crée une saturation des services de traitement.
L'adoption tardive du projet de loi de finances 2025 a aggravé la situation en générant un stock de dossiers en attente. L'Anah fait face à une vague de demandes qu'elle peine à absorber malgré ses efforts de traitement.
Les chiffres officiels révèlent des délais moyens de :
Le durcissement des mécanismes de lutte contre la fraude à la rénovation énergétique contribue également au retard observé dans le traitement des dossiers.
L'Anah justifie une partie de ces délais par le renforcement des contrôles destinés à lutter contre les tentatives de fraude. L’agence mobilise l'intelligence artificielle, multiplie les vérifications et procède à des contrôles sur place pour protéger les usagers et préserver l'activité des entreprises de qualité.
Ces contrôles approfondis allongent significativement les délais pour certaines entreprises suspectes. L'Anah revendique l'efficacité de cette stratégie : sur 2 658 jugements rendus concernant ses décisions, 2 597 lui ont été favorables, soit un taux de réussite de 98 %.